Sébastien Sépulchre n°7
-----------------------------------
Devant le désespoir de Sébastien, ses parents lui offrent une voiture. Comme il a son permis depuis quelques mois, à sa première sortie il se rend à Nancy. La conversation devient rapidement orageuse, mais il reçoit l’adresse du magistrat cité dans les calomnies. Il s’y rend immédiatement, le conseiller à la cour d’appel siège à Paris, mais son épouse retrouve son agenda et déclare qu’elle a accompagné son mari le dimanche précédant dans une partie de chasse. Elle connnaît parfaitement cette famille honorable, les Berger sont de grands amis.
Une autre personne dont le nom avait été prononcé, une veuve amie de Madame Berger déclare également ne pas avoir rencontré les Berger; dimanche dernier.
A demi rassuré, Sébastien reprend la route, il réfléchit à l’insistance des deux témoins à préciser la date, et à insisté sur leurs occupations ce jour là. Personne ne lui a dit, je ne crois pas que Catherine puisse agir ainsi.
Cette réserve le chiffonne. Au retour à Paris, il est apostrophé par le père « Malheureux ! Qu’as-tu fait ? Le médecin qui nous renseigne, a téléphoné. Il a parlé à condition que cela reste secret. Ton intervention a fermé toutes les bouches, maintenant tu ne sauras plus rien. Tu as fait ce qu’il ne fallait pas faire. »
Et le mariage eut lieu. Père a déniché avec ses relations un emploi pour Sébastien à Lille. On y cherchait un Directeur pour une librairie ancienne en pleine déconfiture. L’arrivée de Papa a tout bouleversé, il a créé une société, a offert la présidence à Maman et transformé le poste de Directeur en Administrateur-Délégué, ainsi Sébastien reste à sa botte; le C.A. peut le révoquer sur simple réunion du conseil, convoqué par la présidente. Catherine supporte mal cette subordination à des gens qui la méprisent et lui font savoir par des remarques perpétuelles.
« Le magasin est mal entretenu, ta femme devrait faire la poussière plus souvent, mais évidemment elle préfère aller chez le coiffeur. »
La naissance de Bernard, le fils de Sébastien donne l’occasion au père de prétendre que le médecin accoucheur avait confié à l’ancien propriétaire que la délivrance avait été aggravée par de nombreuses manœuvres abortives antérieures. Sébastien au domicile du gynécologue l’accuse de répandre des informations. Celui-ci nie toute déclaration à ce sujet.
Le père lui propose un bon avocat pour obtenir à coup sûr un divorce rapide. Sébastien le reconduit à la porte du magasin. Quatre ans plus tard, Jeanine, la meilleure amie de Catherine se marie. Avocate, elle épouse un Maître du barreau. Papa consulté refuse que Sébastien accompagne son épouse.
La librairie doit rester ouverte.
Ton épouse n’est pas reprise sur les registres de la société, elle peut aller à ce mariage, mais si tu y vas malgré ma défense tu seras révoqué ! »
Catherine n’a pas de robe convenant à cette réception.
Depuis la naissance de Bernard, elle a épaissi. Il lui faut des chaussures, et le maigre jeton de présence de Sébastien leur permet de subsister sans fantaisie.
Ils décident d’envoyer des fleurs par Fleurop, ainsi qu’un télégramme de philanthropie. Sébastien n’en souffle mot à ses parents qui en profiteraient pour lui reprocher les dépenses de son épouse. Le jour du mariage à Nancy,
Catherine venait de lui dire « A cette heure-ci, Jeanine est mariée; ils doivent être en plein repas », le téléphone sonne, Papa qui téléphone de Paris dit avec fureur à Sébastien « Ta femme en fait de belles, mon correspondant m’annonce qu’elle a retrouvé un de ses amants et qu’ils font scandale à cette réception.»
« Tu veux lui parler, elle est à côté de moi, je lui passe le téléphone. »
Il lui a claqué le combiné à l’oreille, dépassé par l’imprévu de ma réponse. Maman ne lui avait pas donné des instructions suffisantes !
A suivre...