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 Eliette ABECASSIS

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MessageSujet: Eliette ABECASSIS   Eliette ABECASSIS Icon_minitimeNovembre 24th 2008, 12:01

Mon père, d' Eliette Abecassis (08/2002)

Quatrième de couverture : "Toutes les femmes ont un père : il faut bien comprendre ceci, qui n'est pas une évidence. Toutes les femmes ont un père : cela veut dire que toutes les femmes sont condamnées au malheur."

C’est en fait l’histoire d’une enfant phagocytée par son père sans savoir qu’elle porte le nom de l’élue du cœur de son père, ayant volé auprès de son père la place du fils.

Et la mère, là-dedans ? On n’en parle pas. Vivante ou morte, divorcée ou mariée, elle est annihilée par sa fille qui remplit toutes les vies auprès de son père : elle est son enfant, sa fille, son fils, sa mère, sa femme, son amie, son père même. Ce roman s’intitule « Mon père » , ce pourrait être, en paraphrasant C. Eliacheff « relation père-fille, relation à 3 ». Ce pourrait aussi, à l’ extrême, être un climat incestuel, tant le père « abuse » psychologiquement de sa fille et l’empêche même, inconsciemment ou non, d’avoir d’autres « compagnons » que lui. Lui et sa fille forment et agissent en couple, sans aucune liberté, quelle qu’elle soit pour la fille.

Hélèna a toujours vécu pour , par et à travers son père. Aucun autre être ne la mérite . Les maris possibles sont dégagés de l’échiquier où se joue en fait, sous couvert d’amour paternel et filial, une partie père contre fille. L’échec et mat n’est pas la mort du père mais la révélation, deux ans après son décès, de la vie qu’il aurait voulu avoir.

Cette révélation ramène Héléna à la vie par la douleur.

Le frère inconnu qui arrive un jour apporte avec lui l’accent , les couleurs et la vie italienne. Dans l’appartement où survit Héléna, dans l’obscurité mentale et physique, la lumière entre avec cet inconnu auquel elle va s’attacher, au point de le suivre dans la recherche d’un passé qui peut lui coûter son avenir.

Cette relation frère-sœur joue le rôle d’une thérapie (thérapie qu’elle avait d’ailleurs tenté de débuter). Du jour où ils font connaissance, Héléna connaît la peur, elle sent qu’en prenant la décision de parler avec lui et en acceptant ce frère, elle remet sa vie en question. Petit à petit, elle « donne » à ce frère l’aide dont il a besoin, elle le plaint et a peur de ce qu’il ressentira quand il comprendra qu’elle a été préférée par le Père.

Ce qu’elle ne sait pas mais devra accepter, c’est le contraire car son père a joué avec les dés de sa vie.

Sur Amazon, la présentation de ce roman finissait ainsi : Revenir sur les traces d'un parent, s'appuyer sur la relation filiale constituait un sujet certes souvent rebattu mais ouvert à tous les possibles. On compatit avec la narratrice mais l'auteur ne parvient jamais à surprendre son lecteur, malheureusement ! –

Je trouve que cette présentation est injuste, ou peut-être montre un manque d’empathie avec les personnages. Moi, j’ai vécu avec les personnages, au fur et à mesure de leur avancée. Il y a une telle portée psychologique et philosophique de l’écrit que l’on ne peut au contraire que suivre la narratrice. Je trouve dommage de dire que l’on ne peut être surpris par ce qui arrive à la narratrice. Le tout ressemble à un cauchemar, au mauvais moment d’une thérapie, ce moment où l’on perd pieds, le moment où on doit lâcher les mauvaises prises sans savoir si les bonnes seront là pour nous empêcher de tomber.

Ce livre n’est pas qu’ une histoire, un roman : la force des sentiments et de la vie, des personnages, nous font comprendre le « vécu » de l’auteur dans l’amour privilégié de son père .

Bien sûr, on peut le lire comme on lirait une histoire banalement courante de déception en découvrant que le parent aimé n’était pas celui que l’on pensait.

Bien sûr, c’est mon avis et je peux me tromper complètement mais Hélèna me semble vivre une séparation d’avec son père qu’elle aurait dû vivre bien avant, lorsqu’elle était encore enfant, la coupure qui fait que l’enfant prend sa propre identité. On doit tous « tuer » ses parents à un moment ou un autre, au sens psychologique du terme, c’est à l’adolescence qu’en se rebellant, on repousse ses parents pour Vivre.

Or, Héléna ne l’a pas fait. Est-ce la faute de son père ? ou la sienne ? Un peu des deux, bien que le père doive normalement pousser son enfant à vivre « hors » de lui. Le père du livre ne l’a pas fait, pris dans l’éducation de sa fille-fils et la jeune Héléna ne l’a pas fait non plus, son inconscient sentant bien du regret ou de la peine chez son père. De cette culpabilité de ne pas suffire à son père, elle refuse l’école, les petits-amis, les maris, puis la mort du père. Elle se terre chez elle.

Vu de l’extérieur, on la plaint mais je pense que cette histoire parle aussi de sa renaissance, de sa reconnaissance ; elle peut repousser son père et vivre pour elle. Mais sera t’elle capable de le faire ? Je pense que oui, au vu de ce qu’elle dit au thérapeute lors de son rendez-vous.

En ce qui me concerne, j’ai eu un blocage pendant la lecture qui m’a laissée à la page 83 en août 2002. Je me suis remise à ma lecture ce 24 mars 2004 et ai terminé les pages restantes en 30 minutes. Pour moi, ce livre relate une remise en question dramatiquement dure, pour Héléna et Paul, chacun recherchant la vérité et acceptant de la chercher, quel qu’en soit le prix. Ca semble finir mal pour Héléna mais elle se relèvera, on le voit à ses traits de caractère tout au long du livre. Elle a eu une enfance heureuse, ce qui lui apportera un excellent pilier de résilience, tout comme Paul qui a été heureux avec sa mère, même s’il était déjà plein d’interrogation. Des oxymorons, bien sûr, tout au long de ce roman, comme tout au long de nos vies à nous aussi, les lecteurs, qui font que cette histoire n’atteint pas que les deux personnages. J’étais avec eux, je les comprenais et j’avais mal en même temps. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de remarquer, au fil de ma lecture les petits signes positifs montrant que l’éducation de son père donnera à Héléna la force de se relever….et d’aimer son père... pour ce qu’il était et ce qu’il lui a apporté. Simplement, elle ne l’idéalisera plus.

La répudiée, de Eliette ABECASSIS

A travers le journal d'une femme amoureuse répudiée, l'histoire de deux soeurs victimes des règles de la tradition hassidique. Un récit bouleversant.
Résumé du site de La Fnac :
Rachel a vingt-six ans. Elle a épousé Nathan il y a dix ans. Ils n'ont pas d'enfants. Malgré son amour, les sommations du Rav forceront Nathan à divorcer.
Naomi, la soeur de Rachel, aime Yakov depuis l'adolescence. Mais il lui est interdit d'épouser un homme qui a quitté le quartier hassid pour servir dans l'armée. Elle devra devenir la femme de Yossef, l'assistant du Rav. Rachel apprendra qu'elle n'est pas stérile, et pourtant son destin s'accomplira inexorablement. Naomi fera-t-elle le choix de la tradition ou de la rupture ? Par la voix de Rachel, cette femme aimante et sacrifiée, Éliette Abécassis raconte le sort de deux femmes du quartier orthodoxe de Jérusalem, reprenant la trame du film "Kadosh" d'Amos Gitaï. Un journal bouleversant qui dénonce une certaine condition féminine.
Mon avis : L'amour et la fidélité après l'amour. J'ai été très touchée par le personnage de Rachel. C'est bouleversant de constater son sacrifice par amour pour Nathan.
Mais là où la plupart des lecteurs voient une superbe histoire d'amour, je vois tout de même une histoire triste, toutes ces femmes obéissant à leurs maris, moi ça me révolte quand même ! je n'arrive pas à accepter que dans un couple, quelle que soit la religion, l'un des deux soit le serviteur de l'autre....et donc forcément, même si je comprends l'amour de Rachel, ça me révolte de la voir gâcher sa vie volontairement pour épargner un homme qui lui, a le droit de la dégager...
ceci dit, c'est très bien écrit, j'avais l'impression d'être là-bas en lisant...
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