Lettre à… Monsieur Perrault
Monsieur Perrault,
Pas Pierre, le poète et cinéaste canadien, ni Claude, le médecin, mais Charles, frère de ce dernier et écrivain français qui signa de si beaux contes.
Permettez-moi de faire ici le compte des Comtes de vos comptes… sans autre références aux Princesses et Princes, bien plus nombreux d’ailleurs.
En fait… je ne sais même pas s’il y en a, des Comtes, dans vos contes ?
Vous peut-être, qui avez signé vos « Contes de ma mère l’Oye » par Perrault d’Armancour, nom de votre fils, en fait.
Je vais donc vous en conter un, bien à moi :
« Il était une fois (c’est un peu belge ça ‘une fois’, non ?) un Comte qui comptait se rendre compte si ses comptes étaient bons…
En fait, il aimait une Princesse dont il voulait faire sa Comtesse, mais le Roi voulait que sa fille soit riche, et le Comte l’était, mais… un peu juste : c’est pourquoi il faisait des comptes, comptant convaincre le Roi. »
Oui, enfin, ce n’est pas terrible, vous avez raison, Monsieur Perrault : vous êtes bien meilleur que moi comme conteur, c’est sûr.
Revenons donc à notre compte, qui pourrait faire penser à boni, cash, cote, don, état, faux, item, note, prix, redu, taux, taxe, actif, avoir, bilan, débet, débit, devis, folio, gérer, index, liste, point, poste, régie, rejet, solde, somme, total, virer, calcul, nombre, relevé, facture, mémoire, quotité, rapport, addition, comptant, compteur, créditer, croupier, effectif, mécompte, quantité, réaliser, relation, résultat, soiriste, virement, apurement, catalogue, comptable, dénombrer, manifeste, précompte, règlement, surnombre, commettant, contingent, dépouiller, duodécimal, grand-livre, compte-rendu, douloureuse, énumération (comme je le fais), explication, liquidation, recensement, supputation, comptabilité ou dénombrement, et disons-nous bien que si’il s’agit d’un conte, ce n’est donc pas une colle, ni une fable, un ragot un récit, ou un roman, un bateau, un bobard, une bourde, encore moins un canard, un cancan, une craque ni un fabliau, mais bien une petite histoire, parfois un mensonge, jamais une nouvelle, ni une billevesée, ni même un feuilleton.
Je reviens donc, Monsieur Perrault, à votre Marquis de Carabas ou au Chat Botté de mon enfance, et vous remercie de m’avoir fait rêver…
Qu’il s’agisse de la Barbe Bleue, de Cendrillon et sa pantoufle de Vair, du Petit Chaperon Rouge, sa Mère’Grand et son grand méchant Loup, de la Belle au bois dormant et son aiguille fatale, du Petit Poucet et ses cailloux blancs, du Chat Botté déjà nommé, de Riquet à la Houppe, un « Tintin » avant l’heure, ou des Fées, ou même des Souhaits Ridicules, de Grisélidis ou de Peau d’Ane… vous m’avez incontestablement fait rêver, comme tant d’enfants avant moi, ceux de ma génération et peut-être encore ceux à venir !
Bref, en un mot comme en cent :
Merci Monsieur Perrault.
Léo
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