J’ai vue des ciels lourds
J’ai vue des ciels lourds tels des avalanches d’anges chassés
Dans des regards perclus de brumes d’habitude
J’ai vue des horizons de soupirs effacés
Qui hurlaient au bout d’un océan de solitude
J’ai vu, au fond du gouffre, les nuages s’agglomérer en magma incertain
Les voix s’assombrir de cicatrices acides et de plaines incendiées
J’ai vu des Golems crashés dans les déserts abandonnées du destin
Trancher de leurs souffles des fantasmes répudiés
J’ai vu et ressenti tous les stigmates et les morsures du désespoir
Bu toutes les cigües qui déchirent les mânes
J’ai vu et craché sur des images illusoires
De jardins où les roses se fanent
J’ai vu et subi le vain concert de l’existence
J’ai fermé mes paupières et bouché mes oreilles
Mais, je n’ai pas pu ignorer ces stances
Qui font vibrer mon cœur de peines et de merveilles…
Hugo
Genève
Avril 2009