On est toujours
On est toujours l’indien, un cowboy de bazar
Chien perdu sans collier, sans un os à ronger
Dans ces océans d’amour et ces lits de hasard
Dans ces sables émouvants, dans ces bras à songer
On brûle toujours ses ailes à des soupirs, des voix
A des « je t’aime » étales, des plaisirs illusoires
Des sermons de sable qui coulent entre les doigts
Des sermons déraison dans des ciels dérisoires
On jure pour toujours sur ses larmes séchées
Que cette fois-ci, c’est la dernière des dernières
La fin de la saison des amours amers arrachées
Aux souffles des passions des déserts de pierres
On crache toujours sur ces étoiles crachées
Dans les marais profonds du cœur et de l’âme
Mais on garde le flambeau tel un secret caché
Quand les mots se taisent, on embrasse la flamme
Puis on arpente la scène pour sortir côté cour
Quand surgit du jardin une exhalaison diaphane
Une image de hasard qui rend le souffle court
Et attise les passions quand d’autres se fanent
Alors, on dit « toujours » quand on pensait « jamais »
On abandonne le port pour rêver ses envies
Et on oublie ses larmes et le chiendent qui germait
Et on apprend l’espoir, et on s’éprend de la vie…
Hugo
Genève
Mars 2009