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Ce groupe se veut ouvert à tous ceux qui aiment la musique des mots de notre belle langue française. Il aurait pu s'appeler nid de plumes, puisqu'il a vocation de réunir les amis de l'écriture... comme de la lecture !
 
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 épisode 4 - Ludovic

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épisode 4 - Ludovic Empty
MessageSujet: épisode 4 - Ludovic   épisode 4 - Ludovic Icon_minitimeDécembre 8th 2008, 18:54


.../...

Ils sont maintenant arrivés rue de Ruysbroeck, et Alexandre propose un verre à son jeune invité à qui il demande aussi son âge :
- Un coca avec du whisky, si tu as !... Qu’est-ce que mon âge peut te faire : j’ai presque dix-sept ans !
- Là, tu mens sans doute un peu, fiston, mais bon, passons : je te prépare ton « mazout ».
- C’est quoi un « mazout » ?
- Mais ton whisky-coca, tiens ! Réchauffes-toi au feu...

Alexandre vient en effet d’allumer son feu ouvert où une bûche est toujours prête avec du papier et tout ce qu’il faut pour une flambée sympathique, qui crée une atmosphère, réchauffe et hypnotise aussi parfois...

Le verre servi, Alexandre s’assied près du jeune homme et lui caresse les cheveux qu’il a lisses et blonds, mais quelque peu gras de n’être pas soignés...

- Dis-moi, Ludo, tu veux prendre une bonne douche, bien chaude ?
- Oh oui !... fait l’autre ravi, et tu la prendras avec moi, hein ?

Alexandre rit de la soudaine candeur de cet enfant trop vite grandi, dirait-on, qui a l’air de retrouver son âge, et accepte de se prêter au jeu...

Bientôt, la douche asperge leurs corps qu’Alexandre savonne ensuite d’un bon shampooing aux oeufs dont il frictionne les cheveux de Ludovic, celui-ci se plaignant que cela lui pique les yeux !

La douche qui suit a vite fait de les rincer du savon qu’Alexandre a fait mousser sur tout le corps tendu du garçon, jusqu’à ce que celui-ci s’abandonne enfin et se laisse aller sous l’essuie dont le frictionne maintenant Alexandre. Il est ensuite emmailloté dans un peignoir en tissu-éponge, trop grand pour lui, mais qui habille un peu ce long corps bien maigre qui n’a pas l’air de manger tous les jours à sa faim...

Alexandre a passé un peignoir de soie et a réinstallé le gamin près du feu. Celui-ci s’amuse à chauffer son maigre corps, beau pourtant et bien fait, style éphèbe grec, à la flamme directe des bûches, se laissant admirer par son hôte et essayant peut-être de l’aguicher quelque peu...

- Alors ? fait-il provoquant, je te plais ?
- Oui, Ludo, mais la question n’est pas là : parles-moi un peu de toi...
- Pas maintenant ! Je suis venu pour qu’on fasse l’amour ! répond l’enfant effrontément en laissant tomber le peignoir et en se lovant sur les genoux d’Alexandre.

Celui-ci sent malgré tout le désir monter en lui... Lui qui avait eu pitié de ce gamin et qui voulait lui donner un asile pour la nuit. Mais le dit gamin n’a pas l’air de vouloir être en reste et profiter de l’aubaine : il entend gagner « normalement » l’argent qu’on lui a fait miroiter en faisant ce qu’il connaît le mieux, c’est-à-dire offrir son corps aux caresses de celui qui le paie pour cela !...

De plus, il se sent ici en confiance et sait d’instinct qu’il n’a rien à craindre de son hôte : il ira donc jusqu’au bout pour donner satisfaction à ce nouveau « client », dans l’espoir secret que « ce pigeon » le reprendrait quelque fois, de temps à autre...

Alexandre résiste encore aux caresses savantes de ce grand gamin et pense à ce qu’il fût encore vers cet âge pour Amos...

Rien que d’y penser, il se jette la pierre et se dit qu’il n’est rien moins qu’en train de faire la même chose : devenir « pédophile », car ce gars est trop jeune, manifestement !

- Arrêtes ! commande-t-il soudain au gamin médusé, je ne veux pas !
- Pourquoi m’as-tu engagé alors ?... Il faut me laisser faire mon job, sinon tu ne seras pas content et je ne pourrai plus jamais revenir...
- Tu reviendras quand tu veux, fiston, mais je ne veux pas faire l’amour avec toi : j’aurais trop l’impression d’être un pédophile !

Le « grand enfant » éclate de rire et se réinstalle sur les genoux d’Alexandre qui avait essayé de s’en débarrasser :
- Mais non, t’es pas un pédophile, mais simplement un pédé, comme moi, et on adore cela tous les deux, pas vrai ?

Et sans laisser à Alexandre le temps de répondre, le gamin l’embrasse si bien qu’Alexandre est surpris d’abord, pour se laisser aller ensuite à cette caresse administrée avec tant de savoir faire...

Bientôt, le divan les accueille de tout son long, toujours face au feu de joie qui les réchauffe et les éclaire légèrement, faisant danser des ombres folles sur les murs...


Bien plus tard, Alexandre a rallumé une petite lampe, ranimé le feu qui se mourait et offert un nouveau « mazout » à son compagnon.

- Dis-moi, Ludo, fait-il en attirant le garçon contre lui avec tendresse, qu’est-ce qui fait que tu sois une sorte de « pute » aujourd’hui ?
- Bah !... fait l’autre en se dégageant un peu pour se recoiffer avec ses doigts écartés, mes parents sont « alcoolos » tous les deux, et faut que je me débrouille si je veux pouvoir manger...
- Tu n’as pas de frères et soeurs ?
- J’avais une petite soeur qui est morte, renversée par une voiture il y a deux ans : c’est depuis que mes parents boivent comme ça et que je suis livré à moi-même. Mais je leur en veut pas à mes vieux, tu sais ? Y’a juste que je dois faire gaffe de pas laisser traîner des sous, sinon ils me le piquent pour aller le boire ! dit-il, retrouvant son ton gouailleur.
- Pauvre Ludovic !... Et tu vas à l’école, tout de même ?
- J’vais à l’école communale de mon quartier, oui, quand je n’suis pas trop crevé de ma nuit...
- Mon pauvre Ludo… Si tu veux, tu reviens ici comme chez toi ! C’est assez grand pour deux et je ne te toucherai même plus : tu seras un peu comme le fils que je n’ai pas eu, non ?

Ludovic se demande un peu ce qui lui arrive et regarde Alexandre d’un drôle d’air. Jamais il n’avait eu affaire à un « client » aussi bizarre, aussi fou que généreux : qu’est-ce que cela cache ?...

- T’es sûr de ce que tu dis ? Car je pourrais te prendre au mot, moi, hein ? Je laisse tomber mes vieux qui me voient à peine, et je m’installe chez toi ! C’est pas un peu dingue, ça ? Avoues que t’as envies de m’avoir à bon compte, comme ça, sous la main, pour faire l’amour chaque fois que t’en as envie ?
- Pas du tout !... Et d’ailleurs, ce soir, c’est toi qui m’a presque « violé », si je puis dire, sinon je ne t’aurais même pas touché !
- Et qu’est-ce que tu caches derrière tout ça, alors ?... Vas-y, crache le morceau !... T’as besoin d’un môme pour dealer ou quoi ? Mais je joue pas à ça moi, c’est beaucoup trop dangereux !...
- Rien de tout ça, fiston, je te le jure ! Simplement, c’est vrai que tu me plais et que ta compagnie me ferait plaisir : je pense pouvoir te rendre plus heureux que tes parents pour l’instant, voilà tout... Cela durera le temps qui te convient. On marche ?

Le gamin se demande vraiment ce qui lui arrive et si Alexandre n’est pas tombé sur la tête ! Lui fait-il un tel effet qu’il veut « se le garder » pour lui tout seul ?

Après tout, s’il reste gentil avec lui, qu’est-ce qu’il risque sinon une vie meilleure ?

Il est méfiant, mais tenté tout de même par ce changement de vie positif. Ne plus vivre dans la rue, en butte au premier voyou venu, à la merci des maniaques de tous genres lui plairait tout à fait, mais… Alexandre n’est-il pas aussi un maniaque qui allait se révéler plus tard ?

Prudemment, il ne dit pas non, mais garde un pied dehors :
- Ok, je marche, mais à condition de pouvoir partir n’importe quand si je ne me plais plus chez toi... Même si mes parents sont des nuls, j’ai besoin de les voir, moi !
- Pas de problème, je comprends cela et je te propose même d’aller leur en parler si tu veux. On leur proposera aussi une désintoxication à l’alcool s’ils en ont le courage, non ?
- Ça, je crois jamais que ça va marcher ! Mais tu peux toujours essayer, fait l’enfant les yeux brillants d’espoir...

Alexandre a préparé le lit pliant qui est toujours dans un coin, « au cas où », en y mettant des draps et une couverture. Le gamin n’a pas voulu de son lit à lui, ne voulant pas déranger outre mesure les habitudes de son nouveau protecteur. Il s’endort très vite, tandis qu’Alexandre, au contraire, rêve tout éveillé de ce qu’il fera de cet enfant qui lui tombe littéralement du ciel !

Il songe que ce gamin vit une enfance pire que n’était la sienne, en quelque sorte, puisque s’il était obligé, lui, à des rapports constants avec Amos son beau-père, commettant ainsi l’inceste, la vie obligeait aussi cet enfant à la prostitution pour trouver de quoi vivre et, paradoxalement, rester... « libre » de ses mouvements, car il n’était plus maître de son corps.

Amos avait laissé à Alexandre une fortune suffisamment grande que pour le laisser oisif toute sa vie s’il le désirait, mais il pouvait aussi choisir de faire du bien autour de lui avec ce même argent... Ainsi, l’héritage d’Amos servirait à un but honnête qui relèverait quelque peu le souvenir de son beau-père.

Mais « l’héritage d’Amos » n’était-il pas autre, aussi, dans ses fantasmes, celui-là, dans ses envies de passer à l’acte avec des enfants qu’il rencontrait, comme Amos lui-même ?

Dans le scoutisme, déjà, Alexandre avait été plusieurs fois tenté par des plus jeunes que lui : il s’était toujours maîtrisé et n’avait accepté, jusque là, que des partenaires de son âge. Pourtant, ce soir, il devait bien s’avouer qu’il avait « chuté » en quelque sorte, et prendre en charge ainsi un jeune aussi « tentant » n’allait-il pas être un supplice de Tantale permanent ?

Qu’est-ce qui lui avait pris de proposer ainsi à Ludovic de s’installer chez lui à demeure ? N’était-ce pas une pure folie à tous points de vues ? Car sa vie allait changer, avec un enfant, même déjà grand,  sur les bras...

Rien n’assurait, non plus, que leurs caractères n’allaient pas s’entrechoquer et leur rendre la vie infernale à tous les deux !

Mais là, il savait que le gamin choisirait sans doute alors de le quitter de lui-même : un tel enfant, aussi « libre » que lui, ne supporterait jamais d’être « en cage » toute dorée soit elle !...

Il en était là dans ses réflexions lorsqu’il entendit Ludovic pousser un cri et se tordre dans son lit en gémissant : un cauchemar, certainement ! Très vite, il fut près de l’enfant et, lui caressant le front tout en lui susurrant des mots tendres, celui-ci s’apaisa pour reprendre un rythme de sommeil normal...

Voilà donc ce que seraient ses nuits à présent ! A l’écoute du cauchemar d’un enfant à consoler, comme un père ou une mère, tout à la fois, ferait pour son petit...

Il ne regrettait rien, pourtant, et se dit que son premier réflexe devant le malheur de cet enfant avait été le bon : il faudrait juste se battre avec lui-même pour ne pas « succomber à la tentation »... Mais n’était-il pas habitué à ce combat depuis longtemps ?

Et Alexandre s’endormit en retrouvant la prière du « Notre Père » de sa propre enfance à lui... :
« Notre Père qui es aux cieux,
Que Ton Nom soit sanctifié,
Que Ton règne vienne,
Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-nous notre pain de ce jour,
Pardonnes-nous nos offenses
Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous soumets pas à la tentation,
Mais délivre-nous du mal.
Amen. »


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